
Le surpoids (ou l’obésité) est à considérer comme un symptôme d’un dysfonctionnement de notre organisme. Associé à d’autres facteurs, il peut caractériser un syndrome métabolique qui multiplie par 3 le risque de maladies ou d’accidents cardiovasculaires (infarctus, AVC…) et par 5 le risque de diabète de type 2 !
Qu’est-ce que le syndrome métabolique ?
Pendant longtemps, on a pensé que l’excès de graisses favorisait l’athérosclérose et que le cholestérol bouchait les artères.
On pensait également que les personnes qui faisaient du diabète étaient celles qui consommaient trop de sucre…
Mais l’épidémie d’obésité qui se poursuit à travers le monde a remis l’hypothèse datant de 1947 d’un professeur français, le professeur Jean Vargue, au goût jour : « les personnes présentant une surcharge pondérale autour de l’abdomen ont souvent de l’hypertension artérielle et des anomalies biologiques associées ».
Ce que l’on appelle aujourd’hui le Syndrome Métabolique, ou Syndrome X.
Concrètement, le syndrome métabolique est une association d’anomalies morphologiques, physiologiques et biologiques qui caractérisent des risques accrus pour la santé.
Pourquoi développe t’on le syndrome métabolique ?
3 facteurs principaux entrent en ligne de compte dans le risque de développer un syndrome métabolique : l’hérédité, l’alimentation, l’hygiène de vie.
Le déclenchement provient de l’insuline, une hormone de stockage essentielle à notre organisme qui permet de faire entrer :
- Le sucre dans le muscle
- Les acides gras dans les adipocytes (cellules graisseuses)
Chez certaines personnes se développe une diminution de la sensibilité à l’insuline qui sera donc moins performante pour accomplir sa mission. Les sucres et les graisses n’arrivent plus à pénétrer les tissus et se retrouvent en surnombre dans le sang favorisant le syndrome métabolique.
Comment repérer un syndrome métabolique ?
Le syndrome métabolique peut être repéré grâce à quelques signes cliniques détaillés dans ce tableau :
Hommes | Femmes | |
---|---|---|
Tour de taille | >94cm | >80cm |
HDL cholestérol (bon cholestérol) | <0,40g/L de sang | <0,50g/L de sang |
Taux de triglycérides | >1,50g/L de sang | >1,50g/L de sang |
Pression artérielle | Systolique >130 mmHg | Systolique >130 mmHg |
Diastolique >85mmHg | Diastolique >85mmHg | |
Taux de glucose (glycémie) | >1g/L | >1g/L |
Le rôle du cholestérol dans le syndrome métabolique
On a tendance à se crisper dès que l’on entend « cholestérol » mais il ne faut pas le diaboliser pour autant.
En effet, nos cellules ont besoin de cholestérol car il intervient dans la constitution des membranes de nos cellules, dans la synthèse de certaines hormones, de la vitamine D, etc.
Le « bon cholestérol »
Pour atteindre les différents organes, le cholestérol utilise des transporteurs qui lui permettent de circuler dans le sang : les HDL, connus sous le nom de « bon cholestérol ».
Les HDL récupèrent le cholestérol en excès et le ramènent au foie où il est transformé avant d’être éliminé.
Le « mauvais cholestérol »
D’autres transporteurs effectuent le trajet inverse avec le cholestérol et le transportent du foie vers toutes les cellules : les LDL, connus sous le nom de « mauvais cholestérol ».
Quand les LDL sont en excès ou fonctionnent mal, le taux de LDL cholestérol dans le sang augmente et si ce LDL cholestérol est agressé par les radicaux libres et s’oxyde, il peut devenir dangereux voire toxique. D’où son nom de « mauvais cholestérol ».

Cholestérol + athérosclérose = accident cardiovasculaire
Pour comprendre quel danger représente cette association, regardons de plus près les étapes qui précèdent l’accident cardiovasculaire :
- Le LDL cholestérol s’oxyde après agression par les radicaux libres
- Les artères deviennent perméables après altération de leur paroi par les radicaux libres, l’hypertension, le tabac, etc.
- On assiste à la naissance de la plaque d’athérome.
Chez certaines personnes, la plaque, devenue friable, peut se rompre. Pour colmater les brèches, le vaisseau lance des processus de coagulation mais si cette dernière se passe mal, un bouchon se crée, l’artère se bouche et c’est l’accident.
En conclusion on pourrait penser que la seule diminution du LDL cholestérol pourrait suffire à se prémunir d’un accident cardiovasculaire mais ce n’est pas le cas…
Comment prévenir le syndrome métabolique et ses risques pour la santé ?
1. Arrêter le tabac
Le tabagisme est la première cause de mortalité cardiovasculaire évitable : 80% des victimes d’infarctus avant 45 ans sont fumeurs.
2. Adopter une alimentation saine
- Boire essentiellement de l’eau, un verre de vin rouge (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération) ou une tasse de thé vert.
- Ne pas abuser des viandes et privilégier les volailles.
- Consommer du poisson deux fois par semaine en préférant les poissons gras des mers froides.
- Consommer de l’huile d’olive ou de colza à raison de 2 à 3 cuillère à soupe par jour pour les femmes et 3 à 4 pour les hommes.
- Au niveau des laitages, privilégier les laits fermentés. Pour les fromages, optez pour ceux à base de lait de chèvre ou de brebis.
- Ajoutez des céréales à chaque repas de votre alimentation, elles apportent des fibres et des glucides lents.
- Consommez 1 à 2 fois par semaine des légumineuses, elles contribuent à diminuer « le mauvais cholestérol ».
- Fruits : 3 fois par jour, crus ou cuits.
- Légumes : à volonté et variés le plus possible.
- Ajoutez à cela les autres sources de polyphénols : aromates, thé, café, chocolat.
3. Pratiquer une activité physique régulière
L’exercice, c’est bien connu, fait partie des meilleures préventions pour la santé.
Dans le cas présent l’exercice améliore la composition corporelle tout en diminuant la masse grasse et en favorisant la masse musculaire. L’exercice a également pour effet bénéfique d’améliorer la sensibilité des tissus à l’insuline, ce qui permet aux sucres et graisses de pénétrer et de ne pas devenir toxiques !
4. Apprendre à mieux gérer son stress
Cela passe par 3 étapes essentielles :
- Se mettre dans une dynamique du changement
- Apprendre à mieux se connaître
- Apprendre à gérer ses émotions